Nous avons rendu les clés du pavillon hier en fin d’après-midi, nous avons dormi chez nos voisins qui sont aussi devenus nos amis et j’entends déjà la voiture d’une autre amie qui arrive avec son mari. L’ambiance était tendue ce matin au petit déjeuner, on a parlé de tout et de rien, comme si on ne voulait plus penser…… dans une heure nous prendrons la route pour l’aéroport.
Mon fils nous rejoint rapidement, nous sommes à la recherche de la chatte qui visiblement ne veut pas se montrer, nous avons essayé de la garder à l’intérieur depuis hier soir mais elle poussait des hurlements terribles, comme si elle sentait que quelque chose d’inhabituel allait arriver, alors, de guerre lasse, nous l’avons laissée sortir, il serait temps au moment opportun de l’attraper.
Sa caisse de transport est prête, j’ai aussi des médicaments pour l’endormir, le voyage va être long pour cette pauvre bête car même s’il n’y a que quatre heures d’avion on sait qu’à l’arrivée il va y avoir un tas de papiers à remplir et qu’elle ne pourra sortir de sa prison qu’une fois arrivée dans la maison. J’ai deux autres boites de transport, une pour Moïse le chien et une plus petite pour Sacha notre perroquet.
Je tourne comme un lion en cage, cette fois-ci on y est et il n’est plus question de reculer, je ne sais pas si je réalise, j’ai l’impression de me laisser porter par les évènements, comme si ce n’était pas moi mais quelqu’un d’autre….
C’est un convoi de 4 voitures qui nous attend, il faut bien ça pour contenir tous nos bagages, nous avons un cadre qui est parti par la mer il y a trois semaines avec quelques meubles et objets auxquels nous tenons, la chambre de Rébecca qui vient d’avoir trois ans et qui aura besoin de retrouver ses repères mais pas grand-chose finalement car nous avons décidé de racheter des meubles sur place. Il y a 8 jours nous sommes allés à Paris pour faire partir 15 cartons qui sont déjà arrivés à l’aéroport Ben Gourion. Ce matin nous embarquerons une dizaine de cartons et 8 valises.
Je me retourne une dernière fois avant de monter dans la voiture et je regarde la petite maison que je laisse, une maison si paisible derrière laquelle paissent des moutons. Je m’attarde sur les fleurs qui sont écloses et dont les couleurs vives subliment le jardin. Je ne verrai plus la fumée sortir de la cheminée par grand soir d’hiver. Je jette un dernier œil au sapin que j’ai planté pour le premier Noël de Rébecca, il restera la seule trace de notre passage ici et déjà la nostalgie m’envahit.
Les visages sont graves, on ne parle pratiquement pas durant tout le long de la route, peut-être pour préserver les derniers instant et plus on approche du point de départ, plus la tristesse nous envahit tous.
A l’aéroport nous sommes l’attraction, à l’enregistrement l’hôtesse est horrifiée par notre barda, mais ne dit rien, elle va prendre son temps pour effectuer notre enregistrement, nous sommes des clients un peu spéciaux et avons le droit à toutes les attentions.
Très vite des gens viennent nous voir et nous féliciter « alors c’est vrai ce qu’on dit, vous faites votre aliyia, mazal tov » !!! Nous sommes les seuls ce jour là à être candidats pour la grande aventure, il y a des yeux admiratifs, il y a des sourires perplexes, des regards interrogateurs et des gens qui ne se gênent pas pour nous dire que l’on est fous, partir en pleine intifada c’est du suicide.
Mon fils nous rejoint rapidement, nous sommes à la recherche de la chatte qui visiblement ne veut pas se montrer, nous avons essayé de la garder à l’intérieur depuis hier soir mais elle poussait des hurlements terribles, comme si elle sentait que quelque chose d’inhabituel allait arriver, alors, de guerre lasse, nous l’avons laissée sortir, il serait temps au moment opportun de l’attraper.
Sa caisse de transport est prête, j’ai aussi des médicaments pour l’endormir, le voyage va être long pour cette pauvre bête car même s’il n’y a que quatre heures d’avion on sait qu’à l’arrivée il va y avoir un tas de papiers à remplir et qu’elle ne pourra sortir de sa prison qu’une fois arrivée dans la maison. J’ai deux autres boites de transport, une pour Moïse le chien et une plus petite pour Sacha notre perroquet.
Je tourne comme un lion en cage, cette fois-ci on y est et il n’est plus question de reculer, je ne sais pas si je réalise, j’ai l’impression de me laisser porter par les évènements, comme si ce n’était pas moi mais quelqu’un d’autre….
C’est un convoi de 4 voitures qui nous attend, il faut bien ça pour contenir tous nos bagages, nous avons un cadre qui est parti par la mer il y a trois semaines avec quelques meubles et objets auxquels nous tenons, la chambre de Rébecca qui vient d’avoir trois ans et qui aura besoin de retrouver ses repères mais pas grand-chose finalement car nous avons décidé de racheter des meubles sur place. Il y a 8 jours nous sommes allés à Paris pour faire partir 15 cartons qui sont déjà arrivés à l’aéroport Ben Gourion. Ce matin nous embarquerons une dizaine de cartons et 8 valises.
Je me retourne une dernière fois avant de monter dans la voiture et je regarde la petite maison que je laisse, une maison si paisible derrière laquelle paissent des moutons. Je m’attarde sur les fleurs qui sont écloses et dont les couleurs vives subliment le jardin. Je ne verrai plus la fumée sortir de la cheminée par grand soir d’hiver. Je jette un dernier œil au sapin que j’ai planté pour le premier Noël de Rébecca, il restera la seule trace de notre passage ici et déjà la nostalgie m’envahit.
Les visages sont graves, on ne parle pratiquement pas durant tout le long de la route, peut-être pour préserver les derniers instant et plus on approche du point de départ, plus la tristesse nous envahit tous.
A l’aéroport nous sommes l’attraction, à l’enregistrement l’hôtesse est horrifiée par notre barda, mais ne dit rien, elle va prendre son temps pour effectuer notre enregistrement, nous sommes des clients un peu spéciaux et avons le droit à toutes les attentions.
Très vite des gens viennent nous voir et nous féliciter « alors c’est vrai ce qu’on dit, vous faites votre aliyia, mazal tov » !!! Nous sommes les seuls ce jour là à être candidats pour la grande aventure, il y a des yeux admiratifs, il y a des sourires perplexes, des regards interrogateurs et des gens qui ne se gênent pas pour nous dire que l’on est fous, partir en pleine intifada c’est du suicide.
Nos amis vont nous accompagner jusqu’au contrôle des passeports, ils ne pourront pas aller plus loin. Les adieux sont déchirants et je réalise tout à coup que je laisse là mon fils, il a à peine 19 ans et je l’abandonne. IL me rassure, de toutes façons on se voit en décembre, il vient nous voir c’est sûr, lui aussi il aime Israël mais sa vie est ici, il doit terminer ses études et c’est ici que vit sa petite amie.
Dans l’avion ils ne veulent pas accepter les trois cages, ils veulent mettre le chat en soute, c’est hors de question, je ne veux pas, je veux que l’on soit tous ensemble, déjà le stress et le doute m’envahissent et Jules le sent bien, alors il se fait médiateur, l’hôtesse appelle le commandant de bord qui accèdera à notre demande ayant appris qu’on faisait notre aliyia, on gardera nos animaux près de nous mais à des places différentes, question de sécurité nous dit-il…. Je me retrouve donc à côté de Rébecca avec le chat, Jules une rangée au dessus avec le chien et Marianne à ma droite avec le perroquet.
Lorsque l’avion décolle je regarde une dernière fois la terre de France, cette terre où je suis née, je suis tout à coup prise de panique, et si je ne la revoyais jamais ? …. je m’en vais vers l’inconnu, vers un pays où je ne suis allée qu’en vacances, je m’en vais vers un ailleurs, je m’en vais recommencer une autre vie, j’ai 39 ans, j’emmène avec moi un mari, deux enfants, un chien, un chat et un perroquet !! (à suivre….)
Dans l’avion ils ne veulent pas accepter les trois cages, ils veulent mettre le chat en soute, c’est hors de question, je ne veux pas, je veux que l’on soit tous ensemble, déjà le stress et le doute m’envahissent et Jules le sent bien, alors il se fait médiateur, l’hôtesse appelle le commandant de bord qui accèdera à notre demande ayant appris qu’on faisait notre aliyia, on gardera nos animaux près de nous mais à des places différentes, question de sécurité nous dit-il…. Je me retrouve donc à côté de Rébecca avec le chat, Jules une rangée au dessus avec le chien et Marianne à ma droite avec le perroquet.
Lorsque l’avion décolle je regarde une dernière fois la terre de France, cette terre où je suis née, je suis tout à coup prise de panique, et si je ne la revoyais jamais ? …. je m’en vais vers l’inconnu, vers un pays où je ne suis allée qu’en vacances, je m’en vais vers un ailleurs, je m’en vais recommencer une autre vie, j’ai 39 ans, j’emmène avec moi un mari, deux enfants, un chien, un chat et un perroquet !! (à suivre….)
Ysa, on va sortir les mouchoirs si tu continues...En plus, j'ai peur de l'avion !
RépondreSupprimerBouhouuuuuuu !
Snifrl
Besos
Jack
Un titre qui m'a fait peur je ne sais pas pourquoi...
RépondreSupprimerTrès belle histoire que ton histoire Ysa et tu as parcouru un beau chemin parce que tu es parti confiante avec un mari, des enfants... Pas seule... Et puis je ne crois pas que l'on recommence une autre vie, on l'a continue autrement... Je suis sûre que c'est ton destin qui t'a poussé à vivre une telle aventure , que c'était écrit quelque part et je me souviens de ton beau récit sur l'âme juive...
Je t'embrasse et je te souhaite une bonne soirée .. Chez moi il fait si frais que j'ai encore remis un pull on dirait l'automne..
et dire que je me lamente quand je ne fais que 330 km avec ma ménagerie !!!!
RépondreSupprimerJe suis suspendue à ton blog pour lire la suite .... moi qui suis si désespérément clouée au sol par ma ménagerie et .... mon immobilisme !
RépondreSupprimerJ'espère que je pourrai lire la suite avant de partir en vacances samedi
RépondreSupprimerJe me reconnais dans ton recit , je retrouve des sensations , celle d´etre spectateur plus qu´acteur au moment de sauter le pas ...la gorge qui se serre lorsque l´on quitte sa maison ,ses amis ...les larmes aux yeux lorsqu´on embrasse les membres de sa famille ...et puis la question : est -ce que je ne fais pas une erreur ?...mais deja ,il est trop tard !!
RépondreSupprimerJe l´attendais depuis longtemps ton recit de depart et d´installation ...ne nous fait pas trop attendre pour la suite...
Je t´embrasse
Ca me prend aux tripes comme si c'était moi ! D'abord parce que tu racontes bien et puis parce que tu fais ressortir de moi un amour pour mon pays que j'ignorais même !!! Non, je ne pourrais pas, c'est pas possible ! Déjà je suis partie de ma région... c'est parfois dur !
RépondreSupprimerMais je t'imagine heureuse maintenant, après les tracasseries du début, la langue, les lois différentes;.... Bonne journée Ysa et toute mon affection pour ta terre... promise !
Ahhh la saga de l'été ;) Impatitente de connaître la suite. L'arrivée en Israel...
RépondreSupprimerdes moments certainement inoubliables! Il faut une sacrée dose de courage pour s'zxiler comme ça, même si c'est pour aller en terre promise!! j'admire!
RépondreSupprimerC'est courageux les changements de vie tels que le tien ...
RépondreSupprimerUn beau récit pour une belle aventure. J'avais vu une émission sur cette expérience, pas facile...
RépondreSupprimerJ'imagine le voyage avec la ménagerie.
waouhhh et dire que moi je suis parti à 80km de ma famille et j'en ai été malade pendant quelques mois !!!!
RépondreSupprimerJ'espère que tu regrettes rien
Biz
JACK : Toi peur de l'avion ? mais non voyons, un pirate n'a peur de rien, même si tu as plus le pied marin que le pied aérien !!!
RépondreSupprimerVIRGINIE : En fait je ne sais pas si je suis partie confiante, je crois que j'ai commencé à avoir mes premières craintes dans l'avion mais il était trop tard !!! mais comme tu le dis, c'était surement écrit quelque part..... "mon âme juive"....
LILI : Hé hé, faut dire que t'as une sacrée ménagerie, musique assurée en voiture !!!
JOELLE : la suite arrive, je te vois mal partir avec tes juments !!!
ANGELITA : Oui ne t'inquiètes pas !!
EMMANUELLE : Je me doute que tu te reconnais, tu as vécu la même chose, moins loin, dans d'autres circonstances mais tu as toi aussi changé de vie !!!
RAINETTE : Moi aussi ça me prend aux tripes de raconter, ça me fait revivre une seconde fois ce départ douloureux. J'aime Israel mais j'aime aussi la France...
FIGELE : Ah oui tiens, la saga de l'été, je n'y avais pas pensé, oui ça me plait !!!
RépondreSupprimerMAE : Je ne sais pas si c'est du courage, je me dis que parfois il fallait une sacrée dose de folie !!
DAME SCO : Courage ou insconscience.... va savoir....
BRICO GIRL : L'émission que tu as vue je la connais, Maud et Patrick qui ont été filmés ont fait leur aliyia le 31 juillet, nous étions amis, j'en parlerai dans les prochains billets
VICTORIA : Je connais beaucoup de gens qui en France en changeant simplement de région n'ont pas supporté.... moi j'ai changé de tout, j'ai fait un septennat, il est l'heure du bilan... il y a du négatif et du positif....
Je lis cette note après celle d'aujourd'hui (donc dans le désordre).
RépondreSupprimerChacune m'a bouleversé. Même si je n'ai pas envie de faire mon aliyia, tu me fais ressentir ton émotion. C'est très beau et bien écrit. Je t'admire aussi car je sais que je n'aurai jamais ce courage. La vie est tellement dure psychologiquement là bas, malgré l'entre aide, malgré tout, cela reste un pays en guerre, et c'est ce qui m'angoisse.
quelles émotions tu me donnes!
RépondreSupprimerj'en ai les larmes aux yeux.
quel courage d'avoir pu quitter ta terre... je vais lire la suite!
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